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L'arbre et la forêt tropicale

Francis Halé (un botaniste réputé)  disait qu’il était aussi dur de définir une forêt que de définir un être humain. Il existe tellement de forêt différentes sur la terre (deux personnes habitant sous des latitudes différentes n’auront pas du tout la même forêt en tête) et ce milieu présente une telle complexité d’organisation qu’une définition simple est rendue impossible. Mais c’est justement « à cause » de cette complexité que les forêts sont passionnantes à étudier et à observer.
En Guadeloupe, la forêt la plus impressionnante et la plus spectaculaire est la forêt dense humide (ou forêt ombrophile). C’est une formation luxuriante avec de grands arbres dépassant les 30 mètres de hauteur, avec des troncs de plus d’un mètre de diamètre couverts de nombreuses épiphytes et lianes : de véritables jardins suspendus !
Voici un exemple expliquant le coté fascinant de la forêt. Il concerne l’élément le plus évident et le plus central de la forêt : l’arbre.

Un arbre est un être vivant (les plus lourds et les plus grands qui existent), mais est-il un individu ? La réponse est non, car le mot individu vient d’indivisible, et que si on coupe un arbre en deux, on obtient deux arbres. Il y a aussi une raison génétique : non seulement il existe plusieurs génomes dans un arbre, mais la graine et l’arbre adulte ne présente pas le même génome. Ainsi, l’arbre s’apparente plus à une colonie…colonie virtuellement immortelle (comme les colonies coralliennes qui peuvent passer des époques géologiques entières). Evidemment, l’arbre peut mourir, mais toujours à cause d’un élément extérieur (même si la sensibilité aux éléments pathogènes évolue au cours de sa vie).

Mais à quoi peut bien servir les différents génomes dans un arbre ? Cette variation est sans doute utilisée pour mieux s’adapter aux variations de son environnement, ce qui est utile vu sa grande durée de vie (un génome donné étant optimal pour un environnement donné). On peut très bien imaginer qu’un arbre puisse éliminer (ou perdre) la quasi totalité de sa structure moins bien adaptée après un changement quelconque, mais conserve une autre partie avec des caractéristiques (et donc un génome) mieux adapté au nouvel environnement. Il s’agit bien d’une capacité d’adaptation complètement différente de celle utilisée chez les animaux.


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