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Présentation rapide de la Guadeloupe

La Guadeloupe, « l’île papillon », est en fait constituée de deux îles fort différentes. Cette différence, fait unique aux Antilles, est due à une histoire géologique bien distincte de chacune de ses deux parties : je ne vais pas rentrer ici dans les détails, mais sachez que c’est de là que vient la grande diversité de paysages observés sur ce petit territoire (1400 Km2). Un bras de mer, la « Rivière Salée » sépare Grande-Terre (qui est, paradoxalement, la plus petite) de Basse-Terre (qui est, paradoxalement, la partie la plus haute !). En fait, le nom Basse-Terre s’explique par rapport aux vents dominants de la région, les alizés, qui soufflent d’est en ouest : tout le littoral protégé du vent (c’est-à-dire les côtes sous le vent, à l’ouest), seront des terres « basses » (ainsi en va-t-il pour Terre-de-Bas, l’île des Saintes placée à l’ouest), et toutes les terres qui prennent le vent directement dans le nez (les côtes au vent) sont les terres hautes (comme Terre-de-Haut aux Saintes). On dit aussi, pour ces dernières, qu’elles sont placées à la cape du vent (terme de voile) : ainsi en est-il de Capesterre-Belle-Eau, une commune de…Basse-Terre ! Vous suivez ?

C’est la partie montagneuse de Basse-Terre, qui m’intéresse le plus ici, car c’est là que se trouve la forêt…qui recouvre 75% de sa surface ! Près de la moitié de cette forêt fait partie du parc national de la Guadeloupe (créé en 1985). C’est la partie la plus sauvage, dont on peut profiter grâce à 300 Km de sentiers de randonnée, appelé ici « traces ». Le point culminant de Basse-Terre, qui est aussi celui des petites Antilles, est la Soufrière, un stratovolcan toujours en activité. Une excursion sur son sommet est incontestablement une chose à ne manquer sous aucun prétexte ! Observer une végétation unique ou être subjugué devant une de ses « bouches » compense largement l’effort et le mauvais temps ! De nombreux sentiers arpentent ce massif, agrémentés de rivières et de cascades, de volcans éteints, de points de vue et de sources chaudes, qui en font un terrain de jeu exceptionnel.
Un autre massif méconnu est celui des monts Caraïbes. Originellement détaché de la Basse-Terre, il y a été raccordé au moment de l’émergence du massif de la Soufrière, il y a 200 000 ans. Protégés des vents dominants (et donc de la pluie) par le massif de la Soufrière, les monts Caraïbes présentent une végétation sensiblement différente, et de très nombreuses espèces d’orchidées : parcouru par quelques traces peu connues, ce massif mérite aussi le détour.
La Soufrière dans les nuages (à gauche de l'image) et les monts Caraïbes (à droite), vue depuis le sommet du Nez Cassé

Enfin, le littoral de la Basse-Terre est un autre milieu spécifique : riche aussi bien pour la végétation ou pour les nombreux vestiges historiques et culturels qui jalonnent la côte.
Les autorités de la Guadeloupe tentent depuis quelques années de développer le tourisme (et de rattraper le « retard » sur la Martinique) : nul doute que le potentiel est exceptionnel… qui reste à développer de manière harmonieuse en respectant ce patrimoine naturel fragile.